[Cosplay] Interview – Arnaud

Et ca nous fait 13 avec un fan de Metal Gear Solid : Arnaud


Présente-toi :

Je suis Arnaud Boulain, j’ai 24ans, j’habite à Wattrelos dans le nord de la France et dans le monde du cosplay je suis Snake (BigBoss).
Je suis photographe de métier, mais je pratique aussi dans beaucoup de domaines artistiques.

Quelles sont tes domaines de loisir (anime/ jeux vidéo / cinéma) ?
==> Tout d’abord, je suis un artiste éclectique : peintre, dessinateur, photographe, sculpteur, infographe, poète…
Au niveau des Jeux vidéo, je suis un puriste de Metal Gear Solid, j’ai presque tout les jeux de cette saga, et je les ai presque tous fini à 100%.
Après avoir acquis toutes les figurines de cette série, j’en ai fais quelques peintures, et comme ça ne suffisait toujours pas, ma soif d’MGS et ma ressemblance avec le personnage de Snake m’ont poussé à me déguiser en celui ci. Sans savoir que cette passion s’appelait « cosplay », j’avais franchi le premier pas.

Quelle est ta motivation et ton dévouement dans le milieu Cosplay ?
La motivation première c’est de me faire plaisir en jouant le rôle de mon personnage fétiche, mais aussi de faire partager ce plaisir à tous les fans de MGS. Pour l’instant je n’ai joué qu’un seul personnage parce que je n’en vois pas d’autres qui me corresponde aussi bien physiquement que mentalement. Dans le jeu vidéo, Snake compte à son actif des dizaines de tenues, armes et objet différents, donc je me suis mis en quête de reproduire cet équipement. Je considère le cosplay comme une forme d’art à part entière, étant donné que je pratiquais déjà bon nombre d’arts, cela apparaît comme une suite logique dans ma quête de maîtriser un maximum de domaines artistiques.

Comment se passe ta gestion sur scène (exploitation de l’espace, musique, etc) ?
==> Mon premier passage sur scène fut assez épique: C’était lors de la fête de l’animation à Lille, je suis arrivé en retard et avec des chaussures qui n’allaient pas du tout, j’ai emprunté une paire de chaussure à un quidam derrière la scène. Je suis monté sur scène caché sous mon carton, je ne savais pas du tout ce que j’allais faire mais je connaissais la gestuelle de mon personnage sur le bout des doigts. J’y suis donc allé en totale improvisation faisant des roulades, virevoltant à droite à gauche en flinguant tout ce qui bougeait. Lors d’une roulade je me suis très mal réceptionné et mon dos a pris un mauvais coup, mais malgré tout j’ai continué mes cavalcades jusqu’à la fin de la musique. Au final le public avait l’air admiratif devant ma prestation et j’ai même reçu un prix pour la meilleur prestation scénique.

Quelle est le budget alloué (le costume le plus cher / moins cher) ?
==> Pour créer, j’essai de travailler la plupart du temps avec des matériaux de récupération (pour que ça me coûte le moins cher possible et pour recycler des objets qui étaient censé être détruit). Je fais beaucoup de marché aux puces et braderies car c’est une mine d’or pour cosplayers: on y trouve de tout et pour pas cher.
Cela dit, certain costumes nécessite d’acheter des vêtements ou accessoires, dans ce cas mon budget est d’une centaine d’euros maximum par costume ou arme.
Par exemple le fox-hound cota m’aura coûté 15€ en tout et pour tout (alors qu’on le trouve à 350$ sur le net), et ma Gatling M134 m’aura coûté une centaine d’euro.

Quelle est ta matière d’oeuvre (tissu, matériel)?
==> J’essaie d’apprendre à travailler tous les matériaux afin de devenir le plus polyvalent possible.
Pour les costumes je peux utiliser différents tissus, du tapis de sol recouvert de tissu ou de simili-cuir.
Pour les armes j’utiliserai plutôt des matériaux légers et résistants: pvc, polystyrène décapé, carton ou même du bois.

Comment t’y prends-tu pour l’élaboration du projet : temps consacré, étude, etc ?
==> Je dessine toujours mes idées avant de les mettre en pratique, ça me vient de ma formation en Arts Appliqués: au lycée on devait tout justifier lors du moindre projet ( matériaux, contraintes, ergonomie, couleurs, formes technologie…). C’est un excellent moyen de voir ce que donnera le résultat final, et ça m’aiguille sur les matériaux et les techniques à employer. J’ai toujours avec moi un petit carnet à croquis dans lequel je note et je croque toutes les idées qui me passe par le tête.
Le temps de travail dépend de l’envergure du projet : par exemple pour réaliser la tenue de combat j’ai mis une année entière tandis que le maillot de bain m’a demandé deux heures de travail.

As-tu besoin d’aide extérieur ?
==> C’est toujours bon d’avoir un avis extérieur avant de se lancer dans la création, ça permet de prendre du recul sur le projet en question. Je demande souvent conseil aux amis cosplayers et lorsqu’on me demande j’y répond avec plaisir. Etant donné que c’est une passion et un loisir créatif, on est pas là pour se mettre des bâtons dans les roues, donc ça me paraît normal qu’on s’entraide les uns les autres.
Néanmoins, tout comme mon personnage je suis assez solitaire donc j’ai tendance à me débrouiller seul.

Quelle est ta spécialité ? Accessoire, coudre, idée
==> Mon domaine de prédilection dans le cosplay, c’est reproduire des armes en grandeur nature (GN) : j’ai commencé par faire un RPG7 (lance roquette), ensuite un Patriot (mitraillette), après j’ai construit un Rail Gun (fusil sniper), une Buster Sword (épée de 2m50), un char en carton et ma dernière création c’est une Gatling M134 (sulfateuse à six canons avec un gros réservoir à munition en dessous).
Il faut que ces armes soit identiques (ou presque) au modèle du jeu et comme je vais devoir les porter en conventions, elles doivent être résistantes et légères.
C’est un véritable travail de sculpture qui demande beaucoup en temps et investissement.


Comment vois-tu le succès de ton cosplay ?
==> On reconnaît un costume qui a du succès lorsqu’en convention, on se fait tout le temps arrêter pour être pris en photo.


Le costume que tu aimeras porter alors qu’il est impossible à faire.
==> Un costume que j’aimerai porter mais qui semble à première vu impossible à réaliser serait le Metal Gear : un tank bipède qui peut lancer une frappe nucléaire de n’importe où sur le globe.
C’est un Gundam qui n’a pas trop la forme humaine d’où la difficulté à le créer. De plus il est très imposant, donc pour se déplacer ce serait un véritable chemin de croix…
En revanche, se balader dans une tenue pareille en convention ce serait la méga classe! et ne dit-on pas « impossible n’est pas français »?


Connaitre son personnage pour des photoshoots
==> La connaissance du personnage que l’on joue est à mes yeux aussi importante que le costume qu’on porte, c’est toute la partie rôleplay qui en découle.
Le cosplay ce n’est pas juste créer un costume puis le porter, c’est aussi jouer le rôle de son personnage. Cela implique de le connaître un minimum.
Si je ne joue que Big Boss comme personnage, c’est parce que je connais sa personnalité (qui se rapproche de la mienne), sa façon d’agir, son histoire, ses moindre faits et gestes sur le bout des doigts. Je ne vois pas d’autres personnage que je pourrai interpréter aussi bien que lui.
Si le rôleplay est bien joué, que le costume est semblable à celui de l’oeuvre d’origine et qu’en plus la personne qui le porte ressemble au modèle, on dirait alors que le cosplay est directement sorti du jeu, manga, anime dont il est tiré, mais en plus réaliste vu qu’il est vivant.

Les dangers en convention

==> Il y a un danger auquel j’aimerai mettre en garde les cosplayers qui découvrent les conventions : c’est la fausse célébrité.
En convention, les cosplayers sont très souvent sollicités pour être pris en photo, les nouveaux venus pourraient croire qu’ils sont célèbre de ce fait, mais c’est juste la tradition qui veut ça : le cosplayer vient en animateur, pour se faire plaisir et pour faire plaisir au public.
Même si on se fait prendre en photo 300 fois dans la même journée, il faut savoir rester humble et ne pas prendre la grosse tête pourra autant


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